2017 a été une année où la voix des femmes a résonné dans le monde entier. Des marches féminines mondiales, des hashtags tels que #MeToo et #TimesUp, un nombre record de femmes qui entrent en politique — un appel global à l’action qui indiquait que les femmes étaient fatiguées de ne pas être entendues.
Cette année là on a fait un grand pas en avant et beaucoup de personnes dans le monde occidental ont dû se poser la question : comment cela a été possible, mais aussi comment faire en sorte de ne jamais revenir en arrière. Internet fut un des raisons pour que ce pas en avant soit possible. Aujourd’hui nous pouvons aller encore plus loin, parler plus fort et nous unir comme jamais auparavant.
Nous savons que les femmes utilisent Internet pour créer des opportunités pour les entreprises, leurs communautés, ainsi que leurs familles. Mais c’est la première fois, que nous voyons comment les femmes l’utilisent pour collaborer, se coordonner et s’unir pour faire changer les choses.
Maintenant il est temps de se poser certains questions.
Moins de 50% de la population mondiale n’a pas accès à l’Internet. Les femmes sont à 50% moins connectées que les hommes.
L’avenir d’Internet passe par l‘émergence de nouvelles fractures. Il ne s’agit pas d’être ou non connecté : mais plutôt de l’être avec qui, comment & où. Et, alors que les dirigeants politiques et financiers du monde se réunissaient à Davos, beaucoup se demandaient si la technologie était réellement la réponse pour combler l’écart entre les sexes.
Lors de mon passage à Internet Society je me suis posé une question fondamentale. Internet serait-il différent si partout dans le monde chacun pouvait jouer un rôle dans son élaboration ? Une ami s’est prononcée sur le sujet: si vous n’avez pas de voix – vous êtes invisible.
J’ai tendance à penser qu’elle a raison à ce sujet.
L’Union internationale des télécommunications, une agence spécialisée des Nations Unies pour l’harmonisation du système de communication mondial, a organisé une consultation ouverte des parties prenantes sur le thème « Réduire la fracture numérique entre les sexes ». Bien qu’il existe plusieurs façons de le faire, l’Internet Society en a présenté quatre:
- Investissement public et privé
- Inclusion des femmes dans les processus de prise de décision
- Puissance des exemples modèles
- Approches politiques qui encouragent le développement des femmes en tant qu’entrepreneuses et gestionnaires.
J’ai tendance à penser que le plus urgent est le deuxième point – les femmes doivent être incluses dans le processus de prise de décision.
Quand il s’agit de la gouvernance de l’Internet – peu importe que ce soit les politiques qui le façonnent, la technologie qui la construise ou le contenu que-t-on y trouve – les femmes doivent être présentes à la table des négociations.
Les bonnes nouvelles sont que dans la communauté Internet, une approche inclusive est profonde. Gloria Steinem a dit une fois: « Je crois que le changement vient du fond, pas du sommet. » C’est encore plus important dans le contexte d’Internet. Parce que non seulement Internet offre l’inclusion et la collaboration, mais il facilite le changement ascendant d’une manière qu’aucune autre technologie ou point de l’histoire n’a jamais pu faire.
Mais même lorsque les femmes sont incluses dans le processus de prise de décision, nous devons nous assurer que nous n’écoutons pas seulement les voix que nous entendons rarement, mais les voix que nous n’entendons jamais:
Les filles, les jeunes femmes, les femmes plus âgées, les femmes homosexuelles, les personnes transgenres et les femmes de tous horizons, cultures et économies.
De plus, les responsables ont besoin d’écouter. Pas seulement entendre – mais savoir que peut-être ce qu’ils comprennent pour être vrai ne l’est pas.
Nous devons également discuter d’Internet en dehors des salles de réunion traditionnelles et aller là où se trouvent ces femmes. Villages, villes, salles de classe, lieux de culte, lieux de travail, etc. Nous devons insuffler une nouvelle vie dans les processus qui façonnent Internet et nous demander continuellement si les personnes qui doivent être présentes à la table de commande sont là. Pour façonner le futur et construire un avenir où l’Internet représente tout le monde sera difficile. Ce sera inconfortable. Exigera de l’humilité. Cela signifiera reconnaître nos lacunes. Cela devrait inclure une vraie écoute.
Cela ouvrira également un monde d’opportunités que nous n’avons jamais connu auparavant et un avenir numérique où toutes les voix seront entendues. Cela pourrait représenter le meilleur d’entre nous. Nous pouvons y arriver.
Alors que des millions de femmes à travers le monde font entendre leur voix, il est temps de nous assurer que nous les écoutons.
Voudrez vous faire la différence? Rejoignez notre SIG Women, qui est ouvert à tous et vise à «promouvoir un espace neutre mondial qui travaille à l’implication des femmes dans la technologie et contribue à y réduire l’écart entre les sexes. »