Après presque une décennie, le Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF) reste la pierre angulaire d’Internet international et de la gouvernance locale, avec la participation de plus de 140 pays. L’approche de l’IGF est simple : toute personne ayant un intérêt dans l’avenir d’Internet peut y aller et se faire entendre. Il a été fondé et fonctionne selon les principes d’ascendance, de transparence et d’inclusion.
Au sein de l’Internet Society, nous voulons donner aux jeunes le pouvoir de jouer un rôle clé dans la réforme des approches décisionnelles afin de mettre en place des politiques Internet saines axées sur les intérêts de chacun. Afin de faire entendre la voix des jeunes, nous devons ensemble demander aux dirigeants du monde entier de supprimer les obstacles qui les empêchent de s’exprimer. Dans cet esprit, et en collaboration avec nos partenaires, nous avons réuni plus de 200 jeunes à l’IGF 2015, 2016, 2017 et 2018, dans le cadre du programme Jeunesse@IGF. Cela fait partie de notre engagement à veiller à ce que la prochaine génération de leaders de l’Internet soit prête à promouvoir un Internet ouvert, globalement connecté, sécurisé et fiable pour tous.
Certains des 50 boursiers du programme Jeunesse@IGF qui ont participé à l’IGF de cette année à Paris ont tenu à nous faire part de leurs impressions sur le programme Jeunesse@IGF et l’IGF.
Marko Paloski de Macédoine, fondateur et coordinateur du Youth IGF MKD et membre actif du SEEDIG (Dialogue européen du Sud-Est sur la gouvernance de l’Internet), résume son expérience en tant que boursier du programme Jeunesse@IGF comme suit :
« J’ai participé pour la première fois au Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF) au siège de l’UNESCO à Paris. J’y étais dans le cadre du programme Jeunesse@IGF de l’Internet Society. L’expérience est inestimable. Tout d’abord, l’événement est énorme : il compte plus de 100 sessions sur chaque sujet de la gouvernance de l’Internet. Ce que j’ai aimé le plus, c’est que, à chaque session, on pouvait poser des questions ou donner son avis sur les sujets, en présence de personnes venues du monde entier. On peut également parler ouvertement et obtenir des conseils de professionnels qui travaillent au sein des gouvernements, dans le secteur privé, les sociétés civiles, les universités, etc.
J’ai également eu le plaisir de rencontrer Andrew Sullivan, le président-directeur général de l’Internet Society, lors de l’échange de leadership collaboratif sur le jour zéro, au cours duquel nous avons eu l’occasion de partager nos projets et notre expérience dans nos domaines. Andrew a participé avec nous, comme s’il faisait partie du groupe de boursiers du programme Jeunesse@IGF. Nous avons eu des présentations et des réunions avec des représentants des sponsors du programme, Microsoft et Google, qui travaillent dans ce domaine. Ils nous ont écoutés concernant les obstacles auxquels nous sommes confrontés et nous ont expliqué comment ils peuvent nous aider à atteindre les objectifs de nos projets pour un Internet plus sain et ouvert. J’ai rencontré beaucoup de gens et avec certains d’entre eux, nous sommes en contact chaque semaine lorsque nous travaillons sur des projets, des initiatives ou discutons des situations dans nos sociétés.
J’aimerais remercier l’Internet Society qui m’a permis de participer au programme et d’avoir le plaisir de participer à l’événement de l’IGF. Merci également à nos mentors Sheba Mohammid et Tracy Hackshaw pour l’expérience qu’ils nous ont donnée, ainsi qu’à Alejandra Prieto pour la coordination et l’aide apportée durant la réunion de l’IGF. »
Harsh Ghildiyal est un boursier du programme Teach for India qui enseigne dans une école défavorisée à Mumbai et aide les communautés dont sont issus les élèves à résoudre leurs problèmes. Harsh, dont les intérêts reposent sur la politique et la technologie, est tombé à plusieurs reprises ces dernières années sur le terme « gouvernance de l’Internet » jusqu’à ce qu’il présente sa candidature au programme Jeunesse@IGF. Selon ses propres mots :
« Je savais que j’adorerais jouer un rôle dans le façonnement de l’avenir de l’Internet. Cependant, je n’arrivais pas à trouver un moyen de le faire. Très vite, cependant, l’occasion s’est présentée. Grâce au programme Jeunesse@IGF de l’Internet Society, je suis entré relativement facilement dans le domaine intimidant de la gouvernance de l’Internet et j’ai quitté Paris avec des horizons élargis en me sentant mieux informé et plus motivé. Grâce à l’échange de leadership collaboratif, au Forum sur la gouvernance de l’Internet et lors d’autres interactions informelles, j’ai pu apprendre, grandir et, surtout, nouer des relations qui m’aident à collaborer et à jouer un rôle dans l’avenir de l’Internet comme je le souhaitais depuis toujours. »
Sebastian Hoe Wee Kiat de l’Université des sciences sociales de Singapour, qui construit et renforce des réseaux communautaires afin de créer une société numériquement inclusive pour réduire la fracture numérique, nous a fait part de son impression sur le programme Jeunesse@IGF :
« Venant d’une famille à faibles revenus, je suis reconnaissant à la bourse du programme Jeunesse@IGF 2018 d’avoir pu contribuer au débat mondial sur la gouvernance de l’Internet à Paris. En tant que jeune de la région Asie-Pacifique, j’ai participé à la conversation comme conférencier invité de l’atelier de l’UNESCO sur Internet et l’emploi : préparer la génération YZ à l’avenir. Mes principales conclusions sont les suivantes : nous devons défendre une approche multipartite, permettant à davantage de jeunes et de parties prenantes de la communauté de contribuer au débat mondial de l’IGF. Mon expérience en tant que boursier du programme Jeunesse @IGF me permet de contribuer davantage à la création de réseaux d’action plus solides au sein de la communauté. À l’avenir, je prévois de collaborer avec des partenaires communautaires, créer des ressources pour des projets d’inclusion numérique et les promouvoir en prenant la parole dans des écoles et lors de divers événements locaux et régionaux sur des sujets importants pour notre société et qui me passionnent profondément : la santé mentale et la technologie, les réseaux communautaires et l’inclusion numérique. »
Gabriel Karsan, stagiaire diplômé de l’Union des clubs de la presse tanzanienne (UTPC), s’est exprimé en ces termes :
« Je rentre chez moi optimiste avec une base fondamentale de connaissances et de ressources provenant des personnes et des sessions suivies en tant que fier boursier du programme Jeunesse@IGF 2018. Mon rêve d’un Internet égalitaire pour tous est plus près d’être réalisé à mesure que la voie est tracée. Actuellement, nous travaillons avec notre projet de groupe DreamInternerVoices, plaidant collectivement pour un Internet égal et plus sûr, réduisant la fracture numérique en partageant nos voix au travers d’une touche de diversité et d’une rhétorique basée sur des niches. »
Juliana Novaes, responsable de la commission des projets de l’observatoire de la jeunesse a fait part de son impression sur l’IGF :
« Il y a quelques années, lorsque je pensais à l’expression « élaboration de politiques », j’imaginais toujours des hommes âgés portant des costumes chics et ayant des conversations compliquées dans une grande entreprise ou un congrès. Pas vraiment un endroit accueillant pour une jeune femme latino-américaine. Cependant, mes perceptions du terme ont commencé à changer lorsque j’ai entendu parler pour la première fois des réunions de l’IETF et des processus décentralisés dans lesquels des protocoles étaient mis au points et des décisions techniques prises. Je me demandais comment cela fonctionnait si bien sans une autorité centralisée. Plus tard, j’ai eu connaissance d’un forum des Nations Unies sur la gouvernance de l’Internet et il me semblait si étrange de voir comment cet espace pouvait être ouvert à tous ceux qui souhaitaient participer, sans qu’aucun gouvernement n’exerce toute son influence. Cependant, ce n’est qu’à mon premier FGI que j’ai vraiment compris ce qu’était réellement l’élaboration des politiques et que l’ouverture, la transparence et la décentralisation sont des principes de base que doit suivre toute initiative appelée multipartite. Je suis jeune et, pour cette raison, de nombreuses portes me seront fermées en ce qui concerne l’élaboration des politiques, mais le fait de pouvoir assister à l’IGF et participer à un programme tel que Jeunesse@IGF m’a donné la force de me battre pour que ces portes soient ouvertes pour nous tous. Nous sommes jeunes, mais nous avons des choses à dire et nous voulons les faire entendre. »
Tous ces témoignages nous montrent l’importance de la diversité des voix, y compris celles des jeunes, dans le monde de la gouvernance de l’Internet. Nous ne pouvons pas façonner l’avenir d’Internet sans les voix des jeunes – ouvrons les portes et laissons-les entrer ! Les jeunes sont une force vitale pour obtenir un Internet ouvert, globalement connecté, sécurisé et fiable pour tous.
Êtes-vous un jeune passionné qui pense qu’il devrait jouer un rôle dans le développement d’Internet ? Découvrez ce que vous pouvez faire sur #CountMyVoice !