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Développer l'Internet 3 janvier 2019

Technologies émergentes: combler le fossé numérique en Afrique

Samuel Osei Mensah
Par Samuel Osei MensahGuest Author

L’enthousiasme suscité par le rôle de la technologie dans la contribution au changement social et à l’amélioration des résultats du développement en Afrique fait facilement oublier que seuls 11 % des abonnés à Internet dans le monde sont africains, et qu’à peine 35,2 % des Africains utilisent Internet. Un système scientifique et d’innovation efficace dans tous les pays et à l’échelle du monde dépend, à mon avis, d’une solide infrastructure de recherche fondamentale et d’enseignement supérieur. Outre la production de connaissances, les installations de recherche fondamentale, le développement des ressources humaines et les applications sont essentiels. Toutefois, pour réaliser, appliquer et gérer la recherche, tant les chercheurs que les directeurs de recherche et d’innovation ont besoin d’informations. Ces besoins doivent être satisfaits pour que les scientifiques et le système d’innovation scientifique puissent fonctionner efficacement.

Ma récente participation au 13e Forum sur la gouvernance de l’Internet à Paris, en tant que lauréat de la Bourse de voyage du programme Jeunesse@IGF, m’a fait prendre conscience que la technologie a réellement accru la vitesse et la portée de l’information partout – et maintenant jusque dans les communautés d’Afrique.

L’Afrique est en train de faire un bond en avant en termes de développement des technologies de l’information et de la communication, également alimenté par le haut débit mobile, mais des tendances inquiétantes se révèlent quant à la fracture numérique croissante entre hommes et femmes, et entre zones urbaines et rurales.

Tandis qu’il revient aux organisations de supprimer les obstacles liés à la fracture numérique, je pense aussi qu’il est de notre ressort de plaider en faveur d’une combinaison d’approches de basse et haute technologie, afin de permettre aux citoyens d’avoir accès à des informations cruciales pouvant les aider à améliorer leur vie et à contribuer à notre désir de connecter les non-connectés.

L’IGF 2018 fut la plate-forme de nombreuses réalisations. L’un des moments clés a été de comprendre le fait que la technologie peut permettre à des informations critiques d’atteindre des communautés marginalisées à une vitesse et à une échelle jamais atteintes auparavant. Il incombe donc aux ambassadeurs numériques comme moi de sensibiliser davantage à la manière dont ces informations peuvent être correctement utilisées tout en encourageant les organisations à intégrer dans leurs programmes des approches basées sur la technologie pour maximiser leur impact. Ce faisant, il est toutefois important de réfléchir à la manière dont ces approches peuvent être combinées avec des méthodologies de basse technologie, déjà connues pour leur efficacité.

En termes de nombre et de portée, la téléphonie mobile est la principale forme de téléphonie dans les pays en développement d’Afrique. Mais nous pouvons aussi revoir la question de la nouvelle technologie émergente à faible coût où l’utilisation accrue des espaces blancs du spectre de télévision (TVWS) peut fournir une occasion de connecter la population mondiale. Google et Microsoft s’intéressent déjà de près au marché émergent des espaces blancs en Afrique. Étant donné que les ondes peuvent se transmettre sur un rayon de 10 km, il s’agirait d’une solution parfaite pour les villages reculés et hors réseau.

Paris est magnifique et globalement, le 13e IGF a été une expérience formidable pour moi. La session sur l’inclusion numérique a ravivé mon envie d’en faire plus pour le continent. Quelques sessions ont été consacrées à des questions spécifiques à l’Afrique. La volonté d’aider mon continent à se développer numériquement existe. Par conséquent, ce que les gouvernements et les organisations internationales de développement en Afrique peuvent également faire, c’est renforcer le partenariat public-privé en matière d’investissement dans les services et l’infrastructure liés aux TIC. Je pense que nous avons également besoin de davantage de formation aux TIC à tous les niveaux de l’enseignement, en particulier dans les régions rurales – et notamment pour les filles, une autre initiative que je défendrai déjà chez moi. C’est l’une des questions qui a été traitée à la légère, mais qu’il faut remettre au centre.

Bien que la connaissance insuffisante de l’anglais et la faiblesse des infrastructures TIC constituent des facteurs contribuant à la fracture numérique en Afrique, j’espère continuer à sensibiliser davantage le continent grâce à mon expérience et mes connaissances, sans oublier les bons contacts noués à l’IGF 2018 qui contribueront à remodeler le continent en connectant le prochain milliard de personnes.

Apprenez-en davantage sur les réseaux communautaires et continuons à collaborer pour #SwitchItOn.


Image © Internet Society/Nyani Quarmyne/Panos Pictures

Clause de non-responsabilité : Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et peuvent ou pas refléter la position officielle de l’Internet Society.

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