La 34ème réunion du groupe des opérateurs de réseaux d’Asie du Sud (SANOG 24) vient de s’achever. Cet événement a été l’occasion de découvrir avec intérêt l’évolution de l’infrastructure numérique, de la technologie et de l’économie en Asie du Sud, mais aussi de passer en revue les possibilités qu’offre cette région aux opérateurs de réseau. On a pu apprécier le travail des groupes nationaux d’opérateurs de réseau (NOG) en Asie du Sud, qui sous l’impulsion de la communauté, s’emploient à construire une connaissance communautaire technique, à renforcer les capacités et à stimuler l’engagement dans leurs économies respectives.
Créée en 2003, la SANOG est une initiative sous-régionale dirigée par la communauté. Elle a joué un rôle déterminant dans la région et permis aux opérateurs de se réunir pour partager leurs connaissances et coopérer. Il s’agit d’un événement semestriel qui se tient sur une base rotative entre les membres pour un meilleur écho et une participation optimale.
Les NOG des économies développées de la région Asie-Pacifique ont commencé à se former à la fin des années 90. Les NOG d’Asie du Sud sont, quant à eux, relativement récents : le bdNOG pour le Bangladesh et le btNOG pour le Bhoutan ont été créés en 2014 ; le npNOG pour le Népal en 2016 ; le LKNOG pour le Sri Lanka en 2017 et l’INNOG pour l’Inde en 2017.
Les objectifs de ces NGO sont d’encourager le partage des connaissances au sein de leurs économies respectives et de discuter des évolutions techniques qui affectent leur région et le monde, tout en répondant aux exigences et aux problèmes à l’échelle locale. Grâce à ce travail, les membres de la communauté des opérateurs pourront acquérir les compétences nécessaires et être outillés pour le présent et le futur. Les réunions des groupes de travail constituent également une plateforme commune pour la mise en relation des participants, ce qui facilite l’échange d’idées et de réflexions. Alors que la plupart des NOG d’Asie du Sud présentent un événement annuel, le bdNOG a lieu deux fois par an. Les réunions des NOG se déroulent normalement dans plusieurs villes pour cibler plus de monde
Alors que la plupart des groupes organisent des ateliers et des conférences au cours de leurs manifestations, en fonction des besoins de la région et de la disponibilité des formateurs, le nombre de jours de conférence et d’atelier varie d’une réunion à l’autre. Le bdNOG organise une conférence d’une demi-journée et quatre jours d’atelier ; l’INNOG, une conférence d’une journée et trois jours d’atelier ; le npNOG, une conférence d’une demi-journée et trois jours d’atelier et le LKNOG, une conférence d’une journée et un atelier d’une journée.
En règle générale, les sujets de discussion et les thèmes de formation sont généralement choisis en fonction des tendances au niveau mondial et à l’échelle régionale, en tenant compte des besoins nationaux. IPv6, IXP, MPLS, DNS, sécurité du routage, surveillance et gestion du réseau et SDN sont quelques-uns des thèmes abordés en atelier qu’on peut retrouver dans une réunion NOG d’Asie du Sud.
La plupart des réunions de NOG sont des événements à entrée payante, avec une moyenne d’environ 150 participants.
Nous pouvons nous inspirer des NOG les plus importants et les mieux établis dans la région Asie-Pacifique pour mieux penser nos réunions NOG d’Asie du Sud. Organiser des hackathons et élargir les thèmes de discussion à des sujets plus pointus, tels que l’architecture des centres de données de nouvelle génération et le routage de segment ne sont que deux idées parmi tant d’autres. Certains NOG très importants sont même en mesure d’organiser des réunions ne nécessitant pas de frais d’inscription, ce qui attire un grand nombre de participants.
Pour stimuler le taux de participation, des NOG tels que le LKNOG, le btNOG et le bdNOG ont octroyé des bourses. Les femmes et les jeunes étant encore sous-représentés dans ces réunions, les NOG de la sous-région ont mis sur pied des initiatives visant à promouvoir la diversité, notamment en accordant des bourses aux femmes et aux jeunes étudiants participant au btNOG, en aménageant un espace de mise en relation pour femmes, en offrant une tribune à Women in tech au LKNOG et ainsi de suite.
Tandis que la plupart des NOG souhaite accroître leur participation et fournir des bourses aux candidats méritants, ils sont confrontés à des problèmes tels que la rareté des sponsors ou l’inadéquation du sponsoring et à l’indisponibilité des formateurs (particulièrement locaux). Les NOG en Asie du Sud peuvent être particulièrement gênées par ces problèmes.
Malgré les difficultés, les NOG font preuve d’ingéniosité pour stimuler la participation et contribuer ainsi à la construction d’une communauté d’opérateurs de réseau formés, compétents, connectés et capables de s’entraider en cas de besoin.
Cet article est reproduit avec l’autorisation du Centre d’information réseau pour la région Asie Pacifique (APNIC), le registre Internet régional pour la région Asie-Pacifique.