L’Internet est construit sur un modèle décentralisé. Ses nombreux opérateurs de réseau prennent des décisions indépendantes sur la manière de s’interconnecter, et les fonctions et décisions de base nécessaires au fonctionnement de l’Internet sont réparties entre ses participants à l’aide de normes et de protocoles ouverts.
Cette architecture décentralisée, où le pouvoir et le contrôle sont répartis, a été la clé du succès de l’Internet en favorisant la résilience, l’innovation et la connectivité à l’échelle mondiale.
Mais dans quelle mesure l’Internet actuel est-il conforme à cet idéal décentralisé ? Et quelles sont les tendances ?
Notre nouveau domaine d’intérêt Pulse sur la centralisation de l’Internet peut apporter certaines réponses.
Concentration croissante de la puissance
En 2019, l’Internet Society a publié « The Global Internet Report : Consolidation in the Internet Economy » afin de mieux comprendre les préoccupations relatives à une concentration croissante du pouvoir dans l’économie de l’Internet.
Le rapport a détaillé beaucoup de complexité dans la compréhension de ce sujet, ce qui a donné lieu à une collaboration avec Chatham House pour promouvoir davantage de recherches universitaires dans ce domaine, et a identifié les données sur les tendances comme une question essentielle, spécifiquement les données relatives à la préoccupation clé de la centralisation de l’Internet.
Le concept de centralisation repose sur la question de savoir si les dépendances et le contrôle sont concentrés entre quelques-uns ou distribués entre plusieurs. Un système entièrement centralisé signifie qu’une activité donnée dépend d’un seul acteur ou d’une seule fonction, mais dès que nous augmentons ce nombre, nous devons réfléchir à des degrés de centralisation.
Les degrés de centralisation
Ce domaine d’intérêt porte sur ces degrés et, surtout, sur l’évolution des degrés de centralisation dans le temps. Nous présentons deux points de vue :
1. La concentration du marché : La concentration des fournisseurs sur un marché donné
Cette première vue examine la distribution des parts de marché des fournisseurs dans la fourniture de technologies de base afin de déduire le degré de concentration ou de distribution du pouvoir et son évolution dans le temps.
Pour ce faire, nous calculons deux paramètres basés sur les données sous-jacentes des parts de marché des fournisseurs – le coefficient de Gini (une mesure de la dispersion statistique) et l’indice Herfindahl-Hirschman (HHI – une mesure de la concentration du marché). Ces mesures fournissent des indications complémentaires pour comprendre les tendances de la centralisation de l’Internet.
2. Parts de marché par pays : La compétence des fournisseurs sur un marché donné
Le deuxième point de vue consiste à examiner la centralisation du point de vue des juridictions. Dans cette optique, la centralisation tient compte de la concentration des fournisseurs de services dans des juridictions spécifiques en calculant une estimation de la « part de marché » de chaque pays pour un service donné.
Ensemble, ces points de vue forment une compréhension complémentaire de la centralisation de l’Internet et nous aident à déterminer si le pouvoir et le contrôle deviennent plus ou moins concentrés entre quelques fournisseurs et/ou juridictions à mesure que l’Internet continue d’évoluer.
Pour en savoir plus :
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