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Ancrer et établir l’écosystème Africain de l’Internet: Les leçons apprises au cours du développement des points d’échanges Internet du Kenya et du Nigéria
L’histoire de personnes dévouées qui ont permis de grands progrès pour un Internet plus rapide et plus abordable.
Le Kenya et le Nigéria ont radicalement développé leur taux de trafic Internet échangé localement, qui est passé de 30 % à 70 % entre 2012 et 2020. Le fait que le trafic reste local rend l’accès à Internet plus rapide et plus abordable.
Cela a permis d’importantes économies pour les réseaux participants. Cela a également fait du Kenya et du Nigéria les principaux hubs de peering régionaux en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest, et confère à ses deux pays une meilleure place pour contribuer à l’économie du numérique, et pour être à l’avant-garde dans le domaine de la résilience d’Internet en Afrique.
Tout cela a été rendu possible par une communauté d’individus passionnés (experts techniques, décideurs politiques, organismes de réglementation et entreprises) qui ont pris en charge, sur le terrain, l’une des pièces maîtresses de l’infrastructure : les points d’interconnexion Internet (IXP).
Notre nouveau rapport apporte une mise à jour de l’étude que nous avons publiée en 2012, qui s’intéressait à deux des points d’interconnexion Internet (IXP) les plus avancés d’Afrique à cette époque : KIXP au Kenya et IXPN au Nigéria.
L’impact des IXP
Eliud Kipchoge et l’Ineos 1:59 Challenge
Dans les villes et les villages de tout le Kenya, dans les bars comme dans les cafés sur la plage, dans le hall des hôtels, les centres communautaires et à leur domicile, les Kényans attendaient avec impatience, conscients d’assister à un événement historique.
Eliud Kipchoge était sur le point de battre le record du monde en réussissant l’Ineos Challenge. À la fin de cet événement, il est devenu la première personne dans l’histoire de l’humanité à avoir couru un marathon en moins de deux heures.
Si cet incroyable exploit s’était déroulé quelques années plus tôt, les Kényans n’auraient sans doute pas pu y assister, et certainement pas en aussi grand nombre, Internet n’était alors simplement pas assez rapide pour suivre le rythme et restait inaccessible pour de nombreuses personnes.
Mais, grâce au travail remarquable effectué par la communauté de peering du Kenya, il a été diffusé en direct, et tout le monde a ainsi pu le voir. YouTube a pu diffuser l’événement grâce au point de présence (PoP) que l’entreprise venait d’établir au Kenya, et qui a pu ensuite diffuser ces données dans tout le pays par le point d’interconnexion Internet (IXP). L’une des principales entreprises de télécommunication a offert des données gratuites, pour que le public puisse assister gratuitement à cet événement historique. Cet événement a aussi battu un tout autre record: il a marqué la plus forte fréquentation de YouTube jamais enregistrée dans le pays.
Avant/Maintenant
Les écosystèmes Internet du Kenya et du Nigéria ont radicalement changé.
Faits marquants pour le Kenya
Avant
25
réseaux de peering
8.8%
Utilisateurs d’Internet
0.4%
Abonnés au haut débit mobile
US$5.92
500 MB de données prépayées
Google Global Cache était le seul réseau de diffusion des données
Maintenant
56
réseaux de peering
17.8%
Utilisateurs d’Internet (en 2017)
41.9%
Abonnés au haut débit mobile
US$2.42
500 MB de données prépayées (en 2017)
Parmi les réseaux de diffusion des données, on trouve : Akamai, Amazon Web Services, Cloudflare, Facebook, Google Global Cache, Google Edge, Microsoft et Netflix
Faits marquants pour le Nigéria
Avant
30
réseaux de peering
16.1%
Utilisateurs d’Internet
6.8%
Abonnés au haut débit mobile
US$12.75
500 MB de données prépayées
Google Global Cache était le seul réseau de diffusion des données
Maintenant
71
réseaux de peering
42%
Utilisateurs d’Internet
30.7%
Abonnés au haut débit mobile
US$3.27
500 MB de données prépayées
Parmi les réseaux de diffusion des données, on trouve : Akamai, Amazon Web Services, Cloudflare, Facebook , Google Global Cache, Google Edge, Limelight, Microsoft et Netflix
Et maintenant?
Il est possible de faire passer le taux de trafic localisé à plus de 70 %. Pour ce faire, quelques:
- Développements supplémentaires sont nécessaires : les développeurs de données locaux, notamment parfois les gouvernements, qui hébergent leurs données à l’étranger doivent rapatrier ces données.
- Les petits fournisseurs d’accès à Internet de ces pays doivent se connecter aux IXP afin d’améliorer l’efficacité de leurs connexions.
- Les infrastructures nationales devront être étendues au-delà des principaux points d’arrivée des câbles sous-marins, et toucher les autres centres urbains importants.