Washington, DC – 9 décembre 2020 Alors que les gouvernements du monde entier prévoient de mettre en place des contrôles plus stricts sur les grandes entreprises technologiques comme Google, Twitter et Facebook, une enquête menée auprès des internautes dans 12 pays a montré que plus des deux tiers des personnes (67 %) ne sont pas convaincues que les politiciens comprennent suffisamment bien le fonctionnement de l’Internet pour le réglementer.
L’enquête en ligne, réalisée par YouGov au nom de l’Internet Society, une organisation mondiale à but non lucratif qui plaide en faveur d’un Internet ouvert, mondialement connecté et sécurisé, souligne à quel point la pandémie de coronavirus a rendu l’Internet indispensable au fonctionnement de nos économies. L’Internet s’est adapté sans difficulté pendant la pandémie, permettant à près de la moitié (48 %) des personnes interrogées dans le monde de continuer à travailler et à apprendre.
Les résultats de l’enquête arrivent à un moment où de plus en plus de gouvernements du monde entier examinent des propositions susceptibles de menacer l’Internet. Parmi celles-ci figure la suppression éventuelle de la protection contre la responsabilité des intermédiaires et d’autres lois qui pourraient menacer l’innovation sur Internet. Un débat très controversé sur l’abrogation de la section 230 du Communications Decency Act aux États-Unis, le projet de loi sur les services numériques dans l’Union européenne, le prochain projet de loi sur les préjudices en ligne au Royaume-Uni et les menaces de modification du cadre des droits civils sur Internet au Brésil ne sont que quelques exemples.
Aux États-Unis, au cours des dernières sessions du Congrès, 22 tentatives de modification de la section 230 ont eu lieu, dont 11 rien que ces trois derniers mois. Le futur président Joe Biden a également demandé la modification de la section 230, un changement réglementaire qui, s’il est mal conçu, pourrait exposer les petites entreprises, les plateformes de création et les autres intermédiaires de l’infrastructure Internet à une réglementation et à des litiges rédhibitoires.
Les résultats de l’enquête de l’Internet Society ont montré qu’à l’échelle mondiale, près de deux personnes sur cinq (39 %) se sont tournées vers l’Internet pour accéder, pendant la pandémie, à des services auxquels elles n’auraient jamais eu besoin d’avoir accès en ligne auparavant. Ce chiffre s’élève à deux tiers (66 %) des personnes vivant dans des pays où le taux de pénétration de l’Internet est plus faible, comme le Liban, le Mexique, la Colombie, l’Afrique du Sud et l’Inde, où l’utilisation des services en ligne était moins courante avant la pandémie.
Trois internautes sur cinq ont déclaré utiliser l’Internet pour effectuer des opérations bancaires (60 %) et des achats (60 %), tandis que deux sur cinq ont déclaré avoir passé des appels téléphoniques (41 %), regardé des vidéos (39 %) et accédé à des informations et à des contenus provenant d’autres pays (38 %) depuis le début de la pandémie.
Joseph Lorenzo Hall, vice-président senior de l’Internet Society, a déclaré « Notre enquête reflète la préoccupation largement répandue selon laquelle les hommes politiques ne sont pas suffisamment informés pour travailler dans l’intérêt d’un Internet ouvert qui profite à tous. Pendant la pandémie, l’Internet a été une bouée de sauvetage pour des milliards de personnes dans le monde. La centralité croissante de l’Internet dans nos vies rend encore plus essentiel que l’Internet reste mondial et ouvert, afin que chacun dans le monde entier puisse bénéficier de la capacité unique d’innovation et d’adaptation qui est intégrée dans l’architecture fondamentale de l’Internet ».
L’Internet Society met en garde contre le fait que les hommes politiques du monde entier pourraient endommager l’architecture fondamentale de l’Internet en adoptant des réglementations mal documentées. C’est pourquoi l’Internet Society appelle les décideurs politiques à utiliser le kit d’évaluation de l’impact de l’Internet – une analyse qui aide les décideurs politiques à concevoir, mettre en œuvre et mesurer l’impact des réglementations – pour prendre des décisions éclairées et ciblées.
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Notes aux rédacteurs
Statistiques complètes tirées de l’enquête mentionnée ci-dessous
Statistiques mondiales :
- Plus des deux tiers des utilisateurs d’Internet dans le monde (67 %) ne sont pas convaincus que les responsables politiques comprennent suffisamment bien l’Internet pour le réglementer efficacement.
- Près de la moitié (48 %) des utilisateurs d’Internet dans le monde déclarent que pendant la pandémie, ils ont pu travailler et/ou apprendre efficacement parce qu’Internet leur a permis de le faire à distance.
- Pendant la pandémie, près de deux internautes sur cinq (39 %) dans le monde ont utilisé des services en ligne qu’ils n’avaient jamais envisagé d’utiliser auparavant (par exemple, les achats, les opérations bancaires, les soins de santé, l’éducation, etc.)
- En moyenne, deux tiers (66 %) des utilisateurs d’Internet dans les pays où le taux de pénétration d’Internet est plus faible, notamment le Liban, le Mexique, la Colombie, l’Afrique du Sud et l’Inde, en ont fait de même.
- Trois internautes sur cinq (60 %) dans le monde ont déclaré utiliser l’Internet pour leurs opérations bancaires depuis le début de la pandémie.
- Le même nombre a déclaré avoir utilisé l’Internet pour faire des achats en ligne sur cette même période.
- Un peu plus de deux internautes sur cinq (41 %) dans le monde ont déclaré utiliser l’Internet pour passer des appels téléphoniques depuis le début de la pandémie.
- Tandis qu’un peu moins de deux internautes sur cinq (39 %) dans le monde ont déclaré avoir utilisé l’Internet pour la diffusion de contenu vidéo en continu lors de cette même période.
- Un peu moins de deux internautes sur cinq (38 %) dans le monde ont déclaré avoir utilisé l’Internet pour accéder à des informations et à des contenus provenant d’autres pays au cours de la période écoulée depuis le début de la pandémie.
Méthodologie :
La recherche a été menée par YouGov, au nom de l’Internet Society, et a interrogé un échantillon représentatif de 15 855 adultes en ligne âgés de 18 ans minimum dans 12 régions différentes du monde, répartis comme suit : 1 031 en Colombie, 1 009 en Afrique du Sud, 255 au Liban, 1 060 à Singapour, 1 002 en Inde, 1 001 au Mexique, 2 030 en France, 2 008 aux États-Unis, 2 181 en Allemagne, 2 217 au Royaume-Uni, 1 026 au Japon et 1 035 à Taïwan.
L’étude a été réalisée entre le 5 et le 15 octobre 2020 par le biais d’une enquête en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de la population en ligne des adultes (âgés de 18 ans et plus) dans chaque pays.
L’enquête a été soigneusement élaborée avec le soutien de YouGov afin d’éviter, autant que possible, tout parti pris ou erreur.
À propos de l’Internet Society
Fondée en 1992 par des pionniers de l’Internet, l’Internet Society est une organisation mondiale à but non lucratif qui veille à ce que l’Internet reste une véritable ressource pour le bien de tous. Par l’intermédiaire de sa communauté de membres, de groupes d’intérêt et de plus de 120 chapitres dans le monde, l’organisation défend et promeut des politiques, des normes et des protocoles Internet qui maintiennent l’Internet ouvert, mondialement connecté et sécurisé. Pour plus d’informations, consultez le site : internetsociety.org.
Contact médias :
Internet Society
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